Farine complexe

Voilà une application intéressante de la résonance. Je serais curieux de savoir comment modéliser les motifs qui évoluent.

Cela n’est pas sans rappeler les deux dernières excellentes reflex (représentations de fonctions complexes) dynamiques de mon vénérable frère :

Et :

Quelles perspectives pour la France ?

Je me permets de vous inviter à lire cette chronique pleine de bon sens de Nicolas Baverez, tant on aimerait que les éléments mentionnés soient pris en compte par l’exécutif français. A défaut, je ne donne pas cher de ce pays pourtant si prometteur.

Etant expatrié, je vois d’autres problèmes ailleurs, mais ceux de la France ne me paraissent que plus aigus lorsque je vois avec quelle aisance d’autres pays mettent en place des solutions évidentes.

Après, quant à savoir jusqu’où le peuple français serait prêt à accepter ce bon sens et ce courage politique faisant aujourd’hui si cruellement défaut, je vous laisse à vos conjectures…

Le Point – 16/09/2008 – Travailler plus pour payer plus d’impôts – Nicolas Baverez

Le gouvernement admet ce que les Français ont depuis longtemps compris. Non seulement il n’y a pas de découplage, mais si les Etats-Unis ont transmis la vérole à la finance mondiale, c’est l’Europe qui développe la syphilis, sous la forme d’une violente récession liée à l’absence de politique contracyclique et à la politique monétaire de la BCE. Loin d’être épargnée par la crise, la France est touchée de plein fouet du fait du recul de sa compétitivité. En 2008 et 2009, il faut tabler sur 1 % de croissance, 3 % d’inflation, 8 % de chômage, 50 milliards d’euros de déficit commercial et 3 % de déficit public. La crise se heurte ainsi au processus de réforme engagé en 2007 et place la modernisation du pays en apesanteur. Le pouvoir d’achat ne peut que diminuer. Le volontarisme est pris à contre-pied par l’absence de toute marge de manoeuvre du fait de la dégradation des finances publiques. D’où la tentation de renouer avec les recettes du passé, en multipliant les mesures de circonstance qui menacent de ruiner la stratégie de redressement du pays.

Le RSA, qui devait lutter contre le chômage et favoriser le retour à l’activité en supprimant les trappes à pauvreté, a été dénaturé en revenu social sans activité. Il n’est plus qu’un super-RMI . Il se contentera de distribuer 2 milliards d’euros à 600 000 personnes sans limitation de durée. Il s’ajoute au RMI et à la PPE au lieu de s’y substituer, créant 1,5 milliard d’euros de transferts sociaux supplémentaires alors qu’ils atteignent le niveau record de 34 % du PIB. Enfin son financement, reposant sur la taxation des revenus fonciers et financiers en plein krach immobiliser et boursier, va déprimer davantage la consommation et l’investissement, détruisant des activités et des emplois.

Le Grenelle de l’environnement, qui devait réconcilier l’écologie et l’économie en favorisant une croissance verte, a été perverti en une usine à créer des dépenses publiques et des taxes sous l’égide d’un nouveau Gosplan. Des infra-structures au prêt à taux zéro en passant par les énergies renouvelables, l’amélioration de l’air intérieur ou la réduction du bruit, les programmes annoncés portent sur 4 à 5 milliards d’euros de dépenses publiques annuelles, sans hiérarchie ni priorité dès lors qu’aucune évaluation préalable n’a été conduite. Généralisation du bonus/malus des automobiles au liquide vaisselle, des pneus aux lingettes, des réfrigérateurs aux téléviseurs… Le foisonnement des normes écologiques entraînera une explosion des prix du logement, des transports et de l’énergie.

Nul ne conteste l’urgence de lutter contre l’exclusion ou de prendre en compte les contraintes d’un développement durable. Mais cela doit s’inscrire dans la stratégie de modernisation économique, axée autour de l’offre productive et de la réforme de l’Etat, et non pérenniser le modèle de décroissance alimentée par la dette publique. Or la multiplication des dépenses et des taxes nouvelles a pour conséquence immédiate de geler l’investissement et la consommation en pleine crise mondiale, alors que les exportations s’effondrent (de 6,5 % à 4 % des parts de marché mondiales en dix ans).

Les classes moyennes, en plus du krach immobilier, de la crise financière et de l’inflation, sont les premières victimes de ce choc fiscal , l’Etat se transformant, selon la prédiction de Tocqueville, en un « pouvoir immense et tutélaire » qui « couvre la société d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes » , qui « ne brise pas les volontés mais les amollit, les plie et les dirige, force rarement d’agir mais s’oppose sans cesse à ce que l’on agisse, ne détruit pas mais empêche de naître ».

La politique économique ne relève pas d’un tournant comme en 1983, car ses principes sont sains, mais du lancement d’une seconde étape des réformes pour répondre à la crise la plus dangereuse depuis les années 30. Les mesures conjoncturelles de soutien de la demande doivent être proscrites, car elles auraient pour seul effet d’accélérer le décrochage français, comme en 1975 ou en 1981. Le redressement économique comme la sortie de crise passent par trois maîtres mots. Le sens, indispensable pour donner un cap aux réformes. La cohérence des mesures et de l’action gouvernementales, encore plus indispensable dans la tempête : d’où la concentration autour des priorités que sont l’amélioration de la productivité d’une part, le contrôle strict des dépenses et des prélèvements publics d’autre part. La pédagogie, pour maintenir l’adhésion des Français au processus de modernisation. Autant d’antidotes à la politique du culbuto qui fut au principe du déclin français au cours des années Mitterrand-Chirac et dont le retour dresserait l’acte de décès du redressement du pays comme du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Lehman Brothers victime de son insuccès

La malédiction a encore frappé. Mais qu’ont donc pu faire de mal ces grosses institutions qu’on vénérait encore jusqu’à il y a peu comme des fleurons de la haute finance ?
Après sa soeur cadette Bears Stearns, dont j’avais amplement fait la nécrologie ici et ), Lehman Brothers n’est plus.

La prochaine ? JP Morgan ? Morgan Stanley ? Merril Lynch ? Allons, gardons le sourire, cela restera une belle histoire pour une saga au cinéma. Voilà encore une bonne illustration de l’intérêt de travailler dans la finance de marché en tant que salarié : rafflez le maximum pendant les années fastes ; lorsque les années de vaches maigres surviendront (par votre faute), vous n’aurez qu’à laisser vos congénères mourir de faim et, devant un bon repas, déplorer comme eux la situation.

The Associated Press – 13/09/08 à 13:35:20 – La banque Lehman Brothers va-t-elle passer le week-end?

Géant de Wall Street qui a lancé le commerce du coton aux Etats-Unis avant la Guerre de Sécession et financé un réseau ferroviaire qui aida à bâtir le pays, la vénérable banque Lehman Brothers pourrait bientôt tomber dans l’histoire. Dernière victime en date de la crise des prêts hypothécaires à risque, l’établissement a lancé une opération survie, mais il pourrait bien être dépecé d’ici dimanche soir.

« Rien, hormis un miracle, ne peut sauver Lehman en l’état », lance Anthony Sabino, professeur de droit et des affaires, qui ne donnait pas jusqu’à lundi matin à la banque…

Pour tenter de sauver Lehman Brothers, une réunion d’urgence s’est tenue vendredi soir à New York, avec des représentants des principales institutions financières américaines et le secrétaire au Trésor Henry Paulson.

Après les géants du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, la quatrième banque d’investissement du pays est en effet la dernière victime en date de la crise du crédit immobilier: après avoir résisté des mois durant à la tentation d’un rachat, elle a présenté un plan de restructuration et cherche désormais désespérément un repreneur.

Vendredi soir, alors que les spéculations et rumeurs allaient bon train dans la presse spécialisée, tout l’establishment financier du pays s’est retrouvé à négocier: outre le secrétaire au Trésor, étaient notamment présents le président de la SEC, la commission des opérations de bourse américaine, et celui de la branche new-yorkaise de la Fed. Selon le « Wall Street Journal », les dirigeants de Morgan Stanley et de Merrill Lynch assistaient aussi à cette rencontre.

Selon les observateurs, Lehman pourrait être dépecée, d’autres sociétés financières acquérant ses différentes activités. Son immobilier risque d’être vendu à perte…

Parmi les acheteurs potentiels, qui ont tous refusé de faire un commentaire, on avance les noms de la Bank of America, et à l’étranger, la britannique Barclays, la japonaise Nomura Securities, la française BNP Paribas ou encore l’allemande Deutsche Bank.

Vendredi, l’action Lehman a terminé à 3,65 dollars, un plongeon historique et humiliant de près de 95% sous son record de 67,73 dollars.

Fondée il y a 158 ans, Lehman Brothers est l’une des plus anciennes sociétés de Wall Street, finançant le coton d’Alabama, puis la construction du chemin de fer de Pennsylvanie, avant de bâtir sa réputation sur la gestion de bons du Trésor et autres valeurs.

Durant ses 15 années à la tête de la banque, son PDG Richard Fuld a étendu ses activités aux investissements financiers et à la gestion de fonds pour de riches clients. Mais en prenant de l’ampleur, la banque a également pris des risques, notamment sur les prêts hypothécaires. Et elle a été touchée de plein fouet par la crise du « subprime ». Au cours des seuls deux derniers trimestres, les pertes de Lehman Brothers ont grimpé à près de sept milliards de dollars (4,97 milliards d’euros).

Et dans son cas, la banque ne pourra pas compter sur le gouvernement: alors que les autorités avaient mis la main au porte-monnaie en mars pour permettre le rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase, Henry Paulson s’oppose totalement à un soutien à Lehman Brothers, selon une source proche du dossier. AP

L’avenir en Chrome selon Google

Google vient juste de révéler Google Chrome. C’est notamment au travers d’une bande dessinée, moyen pour le moins original et qui témoigne de la volonté didactique de la société, que l’on trouvera réponse à la plupart des questions que l’on est en droit de se poser.

J’ai été très supris par cette annonce, j’avoue ne pas m’être attendu à ce type d’innovation de la part de Google (je pensais tout d’abord qu’il s’agissait de la mise en ligne d’une charte graphique globale revue [Je pense en effet que parmi tous ces software engineers, l’embauche d’un talentueux web designer ne serait pas de trop ;-] !), bien qu’après réflexion cela me paraisse une initiative évidente qui ne représente pas moins un excellent mouvement, dont les bienfaits seront certainement conditionnés à l’adoption de ces nouvelles normes par les principaux concurrents Internet Explorer et Mozilla Firefox.

Une chose est sûre, l’approche from scratch a de puissante vertus, et je ne m’étonnerais pas de voir Chrome ravir la place à Firefox si celui-ci fait la sourde oreille, et si Chrome tient ses promesses (respect du test Acid2, fonctionnement des scripts, développement de web applications tirant profit de ce nouvel environnement de navigation…). Mais vu l’excellente capacité de Google à faire interagir ses différents services, je m’attends naturellement à ce que tous les futurs projets de Google (et aussi les « anciens ») soient étroitement optimisés pour Chrome, de sorte que l’image d’un web OS, où l’utilisateur « oublie le navigateur » prenne corps.

Seamless web OS